| | Invitées à l’Atelier Blanc sur une proposition de Anne Deguelle, dans le cadre des «Journées européennes du patrimoine», un collectif de 17 artistes visuelles et une poète Isabelle Garron décident pour la première fois de rencontrer le public pour l’invention d’un nouveau partage et d’une expérimentation commune et joyeuse.
A l’opposé du protocole habituel impliquant l’ouverture au public lorsque tout est arrêté, c’est à une mise en place en commun que ce dernier est convié, à partir d’oeuvres, de mots, d’échanges, de récits, qui construiront cet événement pendant ces 3 journées européennes du patrimoine.
Depuis 2016, des artistes femmes se réunissent pour développer des échanges de paroles, des relations d’estime dans une écoute attentive, et surtout une exploration de leurs oeuvres respectives.
Ces réunions où domine la discute remontent au fil des mots, le fil de la pensée, la méthode, la visée du projet, avant de prendre La Tangente et développer les pratiques personnelles. Ces actions témoignent d’une mise en commun, d’un partage, d’une communauté d’esprit.
Cela aurait pu s’appeler «le Cercle», simplement par la forme géométrique prise par ce groupe de femmes, toutes artistes, qui, en se réunissant pour échanger s’asseyaient en cercle autour d’un enregistreur posé au sol.
Mais la Tangente s’est imposée, le terme était parfait, on imagine la succession de points d’un cercle, tous indépendants, engendrant des lignes droites, elles aussi indépendantes, toutes à l’extérieur du cercle mais le constituant.
Et toutes prêtes à prendre la tangente des dictats énoncés par les normes de l’art contemporain. Pas une école, encore moins un mouvement, une simple volonté de se réunir assez régulièrement dans l’un des ateliers ou un lieu d’expo, entre filles, parler du travail, partager des mets et du vin, montrer des choses en cours d’élaboration ou qui n’ont jamais été montrées car l’air du temps ne le permettait pas.
La singularité des séances a sauté aux yeux de toutes, car l’autocensure n’étant pas de mise, la sincérité de l’échange a permis de révéler l’iceberg immergé du travail, au fil des années, voir des décennies.
Aucune unité dans ces diverses productions, rien ne les lie, « rien à voir » entre elles, générations différentes, pratiques distinctes mais toutes animées par cette obstination de la chose de l’art et réunies en toute confiance dans cette «famille».
Sur une invitation de Corinne Laroche, l’affaire a commencé en 2016, avant Metoo, la plupart ne se réclamaient pas des Gender studies mais en revanche un fort besoin de partager le vécu de cette condition «d’artistes femmes» au terme révulsif, le genre n’ayant en principe rien à faire ici. Mais il fallait bien l’admettre, les choses étaient de plus en plus régressives et méritaient d’être évoquées, en particulier la présentation minorée des femmes dans les collections et les expositions d’art contemporain.
Le matériel s’est accumulé, enregistrements audio, photographies, montage sonore, des échanges sous forme d’éditions et de liste de mots sélectionnés comme des pépites de sens.
En quelques années, les voix du monde se sont élevées, révélations, dénonciations, mises au banc, parité claironnée, redécouverte de parcours négligés ou oubliés.
La terreur des épidémies, les guerres si proches, les violences tant sociales qu’ethniques ont insidieusement imprégné les certitudes.
La Tangente a ressenti le besoin de rendre public ce qui était presque de l’ordre de l’intime, un souhait de monstration de ces divers signes, témoignages et travaux qui, dans le contraste de leur diversité ont une voix commune, un accent, hors des thématiques cosmétiques, seulement le plaisir du partage élargi de notre ‘contemporain’ et cette question, l’art n’élaborerait il pas un contrepouvoir ?
AU PROGRAMME DE CETTE EXPOSITION-PERFORMANCE
Rencontres _ exposition in progress _ événement _ performance _ édition
16.09 et 17.09.2023 de 14h à 18h à l'Atelier Blanc, galerie et jardin
# Etage de la galerie
« Banquet artistique » autour des œuvres installées ou en cours d’installation sur une longue table blanche :
_ présentation de l'événement : 7 années de rencontres et d’échanges artistiques et existentiels ;
_ échange libre entre les visiteurs et les artistes
_ prises de parole avec le public sur les thématiques proposées par chaque artiste :
‘La texture du temps’ [Corinne Laroche]
‘Temps, espace , mouvement’ [Marie Lepetit]
‘Espace et formes, ne rien jeter’ [Soizic Stokvis]
‘Processus de création - pratique’ [Frédérique Lucien et Martine Schildge]
‘Maternité-Temps, Femmes-artistes’ [Christine Maigne]
‘Archéologie personnelle, de fil en aiguille’ [Michèle Cirès Brigand]
‘Ici et maintenant_effet de réel’ [Ghislaine Vappereau]
‘La forme de chacune’ [lecture d’Isabelle Garron]
‘Couleur et enchainement’ [Catherine Serikoff]
‘Rebonds et chemin de traverse’ [Sabine Massenet]
‘Le Temps et l’Atelier Blanc_ 19 ans’ [Anne Deguelle]
‘Le chaos et la maitrise’ [Emilie Satre]
‘Représentation’ [Catherine Viollet]
‘Structure volume’ [Dominique Liquois]
Chaque artiste proposera aux visiteurs une édition-souvenir offerte et tamponnée au nom de La Tangente
# Rez-de-chaussée
_ projection et diffusion audio et vidéo montages
_ présentation de l’édition La Tangente
# Jardin
_ parcours des oeuvres installées
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